Doit-on limiter la liberté d'expression
11.01.2015

2015 n'avait qu'une semaine et des événements tragiques vinrent ternir les moments où chacun et chacune souhaite les bons vœux à ceux qu'ils aiment.
Le crime crapuleux des collaborateurs de Charlie Hebdo et de deux policiers, ce 7 janvier 2015, le meurtre d'une policière au sud de Paris le 8, et la prise d'otage qui fit quatre victimes le 9, à mis en lumière une réalité: La fragilité des principes démocratiques fondamentaux que bien des peuples du monde nous envient.
La réponse à l'acte terroriste le plus meurtrier commis sur le sol français depuis 50 ans fut rapide et sans appel: Le 11 janvier, près de quatre millions de citoyens de toute origine sociale et de toute confession ont marché, côte à côte, mais dans la main, dans les rue de Paris et de France, soutenus par des centaines de milliers de personnes de par le monde, de New York à San Francisco, d'Oslo à Bujumbura, de Ramallah à Sydney en passant par la plupart des grandes capitales européennes.
Le but de se rassemblement fut de rappeler au monde que les européens entendaient défendre ce droit essentiel qu'est la liberté d'expression quel que soit le prix à payer.
Lorsque le cortège s'engagea sur le Boulevard Voltaire, en venant de la Place de la République, c'était tout un symbole. N'est-ce pas à Voltaire qu'on attribue cette citation: "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.". Apparemment, jes Djihadistes ont du mal à en saisir le sens.
Le temps viendra où l'émotion fera place à la réflexion, au débat serein, à l'action citoyenne. On tentera de comprendre ce qu'est réellement la liberté d'expression sans en faire une lecture radicale, car le radicalisme, d'oû qu'il vienne, ferme la porte au dialogue et à l'émancipation.
Qui ne connait pas ce vieil adage: "ma liberté s'arrête ou commence celle des autres". Ne peut-on l'appliquer à la liberté d'expression. Chacun ne pourrait-il limiter son droit à la liberté d'expression, sur base volontaire, selon sa faculté d' ouverture aux autres.
Le droit à la liberté d'expression nous permet-il de blesser l'autre, dans ce qu'il a de plus sacré?
La marche du 11 janvier a rassemblé des millions de citoyens plus déterminés que jamais, ne montrant aucune inquiétude particulière. Et pourtant, nos gouvernements ont pris diverses dispositions en vue de "sécuriser" les citoyens, notamment l'appel à l'armée. Gageons que le renforcement de sécurité n'engendrera pas l'effet pervers de limiter notre liberté, car il me revient à l'esprit une citation de Benjamin Franklin: "Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."