
Chronique
d'une guerre annoncée
Samedi
6
septembre 2014
Le procès par coutumace de Viktor lanoukovitch
Deux jours après sa destitution, un mandat d'arrêt fut lancé contre Viktor lanoukovitch pour meurtres de masse, abus de pouvoir, crimes graves et corruptions multiples..., et le parlement ukrainien, le Rada, vota majoritairement le renvoi de Viktor Ianoukovytch devant la Cour pénale internationale pour « crimes graves.
Le 5 mars 2014, les autorités ukrainiennes ont saisis officiellement Interpol à l'encontre de Viktor Ianoukovytch pour abus de pouvoir et meurtre. Toutefois, Interpol n'accepte pas ces motifs pour non conformité, et lança un avis de recherche pour malversations financières, soustraction, détournement ou conversion de biens par des manœuvres frauduleuses, commis à grande échelle ou en bande organisée. Cet avis fut diffusé dans190 états mais contrairement à un mandat d'arrêt international, un avis de recherche n'est pas contraignant.
Le Kremlin reconnut avoir exfiltré l'ancien président vers la Russie, et malgré les demandes des autorités ukrainiennes, la Russie a toujours refusé d'extrader Viktor lanoukovitch.
Toutefois il ne fut pas reconduit dans ses fonctions lors des élections de 2019 du fait de sa politique d'austérité et de soupçons de corruption.
Redevenu député, il fut poursuivit pour diverses malversations financières.
Petro Poroshenko est un homme d'affaires qui a fait fortune dans l'industrie du chocolat. Il soutint l'Euromaïdan et se présenta aux élections anticipées de 2014 et les remporta dès le premier tour. Il tenta de mettre fin à la guerre du Donbass et se rapprocha du camp occidental.

Petro Poroshenko
La Crimée: une terre d'invasions
De tout temps, la péninsule de Crimée fut en proie aux invasions et convoitée pour sa situation stratégique. La mer d'Azov sépare la Crimée de l'Ukraine au Nord et de la Russie à l'Est. Russe depuis la fin du 18ème siècle, En 1954, Khrouchtchev fit dont de cette terre à l'Ukraine par un simple .
Lorsque l'URSS vola en éclats en 1991, l'Ukraine devint indépendante et garda évidemment la Crimée qui jouissait d'un statut autonome.
Il y a toujours eu des divergences d'opinions entre pro-russes et pro-ukrainiens pour diverses raisons philosophiques, mais la Russie a toujours convoité ce bout de terre riche en gaz qui permettait à toute la Crimée d'avoir son autonomie énergétique grâce à ses vastes ressources pétrolières et gazières en mer noire qui, selon les estimations, représenteraient de 4000 à 13000 milliards de m³ de gaz naturel.
Euromadïan : prétexte à l'annexion de la Crimée et à la Guerre du Donbass.

Donbass
Crimée
Le Kremlin profita donc de l'aubaine pour annexe la Crimée qui se fit sans aucun coup de feu, contrairement à la guerre qui a déjà couté la vie à plus de quatorze mille combattants des deux camps, sans compter les dommages collatéraux subis par les civils.
Le Donbass: terre pro-russe
Il y a toujours eu des échauffourées entre les séparatistes russes et les ukrainiens dans cette partie de l'Ukraine, mais depuis l'Euromadïan, les séparatistes se sont encore plus radicalisés et font subir à la population et à eux-mêmes de lourdes pertes en vies humaines.
Le 7 avril 2014 et le 11 mai de la même année, les séparatistes reconnurent respectivement la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk, lesquelles ne sont évidemment ni reconnues par l'ONU, ni par la communauté internationale.
Le 2 mai 2014, l'armée ukrainienne repris progressivement les territoires occupés mais fut stoppée face aux indépendantistes qui venaient de recevoir l'aide de Moscou.
Les accords signés à Minsk (appelés Acords de Minsk II) en Biélorussie, marquèrent la fin des hostilités toute relative dans la région, tandis que la Russie continuait à masser des troupes à la frontière.
Le Donbass représente également un important enjeu économique, puisque le gisement houiller de Donets représente 60.000 km² (deux fois la superficie de la Belgique).
A proximité se trouvent également des gisement de fer (Krivoï-Rog) et de manganèse (Nikopol).
Au début d'avril 2014, dans la région du Donbass, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations « antimaïdans » évoluent en insurrection armée contre le nouveau gouvernement ukrainien. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues par l'ONU sont proclamées : la « République populaire de Donetsk » (7 avril), puis la « République populaire de Lougansk » (11 mai). Dès le 2 mai 2014, l'armée ukrainienne intervient dans l'Est du pays. Elle y progresse en juin et juillet avant d'être stoppée, puis de finalement reculer face aux séparatistes. La Russie, pays frontalier, est accusée de soutenir militairement les insurgés en y menant une guerre hybride.
Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre du Donbass. Toutefois, cet accord sur douze points censé établir un cessez-le-feu, ne perdure que quelques semaines. En janvier 2015, les combats s'intensifient et l'armée séparatiste pro-russe progresse.
AJOUT
Les 6 et 11 février 2015, François Hollande et Angela Merkel se déplacent en Russie et en Ukraine pour négocier un nouveau plan de paix élaboré dans le cadre d'un règlement global. Le 12 février 2015, ils signent à Minsk, en présence de Petro Porochenko, président de l'Ukraine, et Vladimir Poutine, président russe, un nouvel accord de cessez-le-feu (Minsk II) prévoyant l'arrêt des combats, contre l'engagement des différentes parties sur une feuille de route de treize points. Depuis cet accord le conflit a baissé d’intensité mais des combats sporadiques ont encore eu lieu jusqu’en 2019. L’accord Minsk II reste la référence pour résoudre le conflit de façon durable et a notamment été au centre des discussions lors de la rencontre de décembre 2019, dite au format Normandie, en présence du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Du 19 au 21 février 2022, l'OSCE constate une augmentation accrue d'incidents armés et d'explosions dans les deux républiques du Donbass, les deux parties du conflit se rejetant la responsabilité.
Le 21 février 2022, la Russie reconnaît l'indépendance et la souveraineté de la RPD et de la RPL vis-à-vis de l'Ukraine. Les accords conclus mentionnent notamment un devoir de coopération et d'entraide entre la Russie et les deux républiques populaires
Le 24 février 2022, les troupes russes envahissent l'Ukraine depuis les territoires séparatistes, la Biélorussie, la Russie et la Crimée.