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Question de choix Le choix des gens
17.05.2011

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Au moins une fois dans votre existence, vous vous êtes certainement retrouvés face à quelqu’un qui vous a dit: « je n’ai pas le choix ».


A bien y réfléchir, cette réflexion ne cache-t-elle pas une incapacité à prendre une décision ou bien à opérer un choix particulièrement difficile?


Refuser d’effectuer des choix personnels, ne rien décider, se fier à l’expérience des autres; se résigner… ne sont-ils pas des facteurs essentiels des troubles comportementaux des individus? Ces troubles sont également vecteurs de dérèglements chroniques (dépression, alcoolisme, tabagisme) difficiles à maitriser sans une aide extérieure, dont l’issue est fatale dans un nombre élevé de cas.(cancer)

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  • Le choix personnel ou individuel

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Ce type de choix impose à son auteur un engagement total qui le contraint souvent à défendre un point de vue face à un individu ou un groupe qui ne le partage pas ou qui se montre carrément hostile.

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Accueillir les arguments contraires suppose une grande faculté d‘écoute et un esprit critique, gages d’une maturité en pleine essor. Cette maturité peut se faire attendre et parfois, des signes avant coureurs se décèlent chez de très jeunes sujets. Ainsi que le disait Pierre Corneille: « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».

Prendre une décision, c’est essentiellement faire le choix des conséquences de cette décision et de les assumer pleinement. Par ailleurs, il est moins question d’effectuer un « mauvais choix » que de ne pas faire de choix du tout. Si les choix ne sont jamais « bons » ou « mauvais », leurs auteurs en assumeront lucidement les conséquences. Au besoin, ils opèreront un nouveau choix.

 

Assumer ses choix évite de se sentir coupable. « Bon » ou « mauvais » sont des vues de l’esprit selon une échelle de valeurs purement personnelle en fonction du milieu socioculturel dans lequel on évolue. L’homme est trinitaire et les choix nombreux qu’il accomplit quotidiennement doivent être opérés en concertation avec les trois personnes qui se trouvent en lui:

 

  • L’esprit ou le cerveau, siège de la pensée,

  • L’âme ou la conscience, siège de la parole,

  • Le corps ou le moteur , siège de l’action.

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André Gide affirmait que « Choisir c’est renoncer ». Renoncer fait partie de l’acte de choisir. Celui qui choisit atténue la frustration qui reste entière chez celui qui est contraint au renoncement par les aléas de la vie . Seul le choix réfléchi est un choix conscient.

 

  • Le choix collectif

 

Choix d’un groupe tout entier (choix électoral par exemple), il est semi-conscient, puisque les électeurs votent plus pour un programme (pour les élections législatives) ou pour un homme (élections communales), mais pas spécialement pour un projet précis.

 

  • Le choix solidaire

 

Les choses bougent plus quand les gens se mobilisent et opèrent dès lors un choix conscient. Il me revient à l’esprit la machination que les allemands imaginèrent pour déstabiliser l’économie britannique en avril 1945. (Opération Bernhard). Ils inondèrent le Royaume-Uni de faux billets pour un montant astrologique pour l’époque de 134.600.000 livres sterlings.

 

Si cette opération fut un échec, c’est que la majorité des britanniques résista à la tentation de s’en servir. Ils avaient fait le choix de rejeter cette machination.

 

Le choix solidaire est une action consciente d’un grand nombre de personnes qui effectuent un choix personnel dans un but commun. Le choix se porte sur un projet bien ficelé et des actions efficaces. Les manifestations de masse, les discours … ne sont pas des actions, même si elles peuvent précéder des actions d’envergure. Bien que la mobilisation soit rendue d’autant plus difficile que l’appel à la mobilisation touche un grand nombre de personnes, il est essentiel de faire des choix solidaires fréquents, ne fusse que pour corriger des trajectoires qui ne correspondent plus à l’air du temps. La résignation est la pire des stratégies pour l’homme dont l’instinct grégaire le pousse à vivre en groupe, car la résignation contraint à faire des choix inconscients.

 

  • Il suffirait de …

 

Lorsqu’on fait des choix solidaire, l’avenir est simple puisqu’il suffit de…

 

Ainsi, si l’on admet que l’Europe et les Etats-Unis sont les principaux responsables de la déforestation de la forêt amazonienne, — dû au fait de l’achat massif de bois destiné à améliorer le confort des occidentaux — il suffirait de ne plus acheter ce bois pour que le rythme de déforestation ralentisse.

 

Il suffirait de ne plus acheter de fuel pour faire baisser le prix du fuel (ou du moins cibler une grosse compagnie pétrolière et ne plus acheter du fuel dans cette compagnie là)

 

Il suffirait de voter pour projet commun pour que les taxes soient affectées à des besoins précis (plus de transparence), pour une meilleure répartition des ressources financières, pour l’emploi, pour que les taxes soient mieux réparties, qu’il y aie moins de pauvres et moins de fortunes colossales, pour que chacun aie un emploi.

 

Pour qu’il suffise de …., il faut se mobiliser et effectuer un choix solidaire (et donc conscient). C’est la base qui doit imposer à nos dirigeants de faire des choix de stratégies qui, d’une part assurent le bien-être des belges et d‘autre part assure la survie de notre planète bleue. L’un vient au secours de l’autre de toute façon.

 

Les Africains du Nord, et particulièrement les libyens, démontrent comment les choix solidaires sont en mesure de renverser une dictature parmi les plus sanglantes de la planète. L’actualité nous démontre à quel point, chaque jour, leur soif de liberté fait couler le sang. En démocratie, les décisions se prendront toujours au parlement. Un projet précis, détaillé, doit être exposé au public par un candidat dont la volonté est de changer les choses pour le bien être commun… un ou plusieurs candidats ayant la fibre sociale et dont l’objectif est le bienêtre commun et non le bien-être personnel.

 

Il s’agit plus d’un projet à ficeler que d’un programme à défendre.

 

  • La Belgique, face à ses choix

 

Mais voilà, les belges ne sont pas les libyens. Installés dans leur sécurité et leur matérialisme, ils se montrent farouches à critiquer les choix du pouvoir en place, et peu déterminés à faire changer les choses en opérant des choix solidaires. Chacun a déjà entendu dire: « mais qu’est ce qu’on peut y faire ». Ce genre de réflexion démontre que la préférence des belges est d’accepter le choix des autres pour mieux les critiquer ensuite.

 

C’est ainsi que voilà déjà plus de 335 jours que la Belgique cherche à sortir des dédales d’une crise gouvernementale dont les soubresauts ne font plus rire personne. Pourtant en se concentrant sur des faits objectifs, on pourrait en sortir rapidement.

 

1. Les faits subjectifs, c’est la recherche de responsabilités chez les autres. En se basant sur des faits subjectifs, et par voie de conséquence des faits qui prêtent le flanc à la critique, on perd énormément de temps à interpréter sans avancer d’un pouce, alors qu’il n’y a ni méchants ni victimes. C’est ce que l’opinion publique retiendra.

 

2. Les faits objectifs, ce sont les choix, qu’ils soient individuels, collectifs ou solidaires. Les faits objectifs ont des conséquences qu’il faut assumer par de nouveaux choix. 

 

  • Choix: En 1830, les belges font le choix d’une langue unique, le Français, en dépit d’un rapport démographique favorable aux flamands. Depuis lors, la Flandre a toujours manifesté son désir de faire de la Flandre un espace unilingue flamand. Les gouvernements se sont succédés les belges ont fait le choix de laisser longtemps cette revendication au frigo. Pourtant, la singularité de l’ arrondissement BHV saute aux yeux depuis le tracé définitif de la frontière linguistique en 1963.

  • Conséquences: Pressé par les partis flamands, c’est dans l’urgence que Jean-Luc Dehaene est chargé de Déminer ce dossier. Manque de pot, il saute. Le 22 avril 2010, l’Open VLD, emmené par Alex De Croo, fait le choix de quitter la coalition gouvernementale suite à l’échec de Jean-Luc Dehaene. La N-VA remporte les élections du 13.06.2010 au Nord du pays la rendant pratiquement in-contournable.On en est toujours là.

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  • La N-VA : choix collectif ou choix solidaire? 

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mon opinion est que les membres de la N-VA ont plus fait un choix collectif qu’un choix solidaire, mais il faudrait repasser aux urnes pour le savoir. En effet, il me semble que les flamands aient voulu sanctionner le gouvernement pour leur immobilisme dans les matières institutionnelles notamment. J’ose croire que de nouvelles élections seraient bénéfiques pour tout le monde, car je ne pense pas que la N-VA renouvellerait son score.

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  • Quel choix pour la Flandre de demain ? 

 

Pendant les onze mois qui viennent de s’écouler, on n’a fait aucun choix… c'est-à-dire qu’aucune décision objective n’a été prise. Que veut clairement la Flandre. Elle a deux alternatives :

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1. Les Flamands veulent la scission de la Belgique, ce qui est une solution irréversible, mais ils auront l’espace flamand unilingue dont ils ont toujours rêvé. Dans ce cas, aucune négociation n’aboutira, et donc il est impératif de retourner aux urnes pour savoir si les flamands vont confirmer ou infirmer leur premier choix.
2.
Les Flamands veulent de profondes réformes en vue de permettre à la Belgique de demain de fonctionner mieux et longtemps. Dans ce cas, les négociations auraient abouti depuis longtemps.

 

Un des choix exclut l’autre. Je pense que les Belges, wallons ou flamands, n’entrevoient aucune autre alternative. Les wallons, dans leur grande majorité, désirent clairement les profondes réformes pour conserver l’unité du pays. Les flamands désirent, pour un tiers seulement, la scission pure et simple de la Belgique.

 

  • Conclusion

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La confirmation du scrutin par de nouvelles élections est essentielle. Toutefois, les autres partis invités à la table des négociations sont gouvernés par la peur …. de ce qui pourraient se passer.


AVANCER, C’EST D’ABORD CHOISIR.

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